L’odeur de la Mandarine

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Par Anattaouais

Synopsis et bande-annonce: Eté 1918. La guerre fait rage pour quelques mois encore, mais pour Charles et Angèle, elle est déjà finie. Lui, officier de cavalerie y a laissé une jambe. Elle, son infirmière à domicile, vient de perdre au front son grand amour, le père de sa petite fille. Unis par le besoin de se reconstruire, ils nouent une complicité joyeuse qui les ramène à la vie. Sur l’insistance de Charles, Angèle accepte un mariage de raison. Il leur faudra entrer en guerre, contre eux-mêmes et contre l’autre avant d’accepter l’évidence de la passion qui les lie malgré eux…

Bon bon bon… Les blockbusters c’est pas tout ça mais faut aussi regarder autre chose… En ce moment, le cinéma n’est pas non plus très prolixe en grand budget américain et c’est le moment idéal pour se tourner vers les films français. Hmm.. L’odeur de la Mandarine… Tout un programme donc. Après avoir vu la bande annonce, j’avoue, j’étais curieuse et plutôt positive à l’idée de le voir. J’avais oublié. C’est un film français comme on en fait des tonnes… mais pas dans le bon sens du terme.

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Cette fois, nous ne sommes pas à l’époque de Louis XVI mais en 1918. Charles, officier de cavalerie mutilé par la guerre a besoin d’une infirmière à domicile pour soigner son moignon pourrissant. La « belle » Adèle et sa fille Louise vont faire leur apparition et égayer le quotidien plutôt morne du retraité précoce. Evidemment, il va tomber sous le charme de sa soignante et, au fil de leur complicité va lui demander sa main. Elle, endeuillée par la perte de son amant (elle n’était pas mariée) à la guerre s’y refuse tout d’abord avant de dire oui, pour le bien de sa fille qui héritera des bien de Charles en cas de décès. Car oui, leur mariage est un contrat, jusqu’au jour choisi pour accomplir le devoir conjugal.

Et justement, en parlant de devoir, le film est ponctué de ces scènes où Charles, tantôt désireux de tirer un coup, tantôt désireux de faire l’amour essaie d’honorer son épouse qui, par pure honnêteté, se refuse à simuler le moindre plaisir. Là est tout « l’enjeu » si tant est qu’il y en ait un, du film.

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Car oui, le scénario le voilà et nous n’avons pas là une histoire sur le deuil de l’amour, sur les ravages de la guerre ou sur un amour impossible. Non. L’odeur de la Mandarine est de ses films qui n’ont pas vraiment d’histoire si ce n’est celle qu’on tente de nous raconter de la façon la plus plate possible. Vous regardez, sans réussir à déterminer ce qui est censé ressortir de tout ça mais pourtant vous restez, hésitant entre ennui profond et fascination pour ce rien.

Olivier Gourmet est somme toute bon dans le rôle du capitaine tombant amoureux de la première donzelle qui passe. Il est même touchant quand on le voit blessé de ne pouvoir combler sa jeune épouse (non pas par manque de capacité mais par complet désintérêt pour la chose de celle-ci (elle a en effet l’impression d’être infidèle à celui qu’elle aime vraiment).

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Quant à Georgia Scalliet, qui, paraît-il nous vient de la Comédie Française, je cherche encore l’émotion, l’intensité et peut-être le ton qui se hausse un peu. Alors je veux bien imaginer que c’est le personnage qui veut ça mais qu’elle joue le sarcasme, l’humour, la colère ou je ne sais quoi, elle a toujours ce même ton monocorde et ses yeux vides de passion, d’étincelle. Tout est, certes, contenu, mais il a manqué, pour moi, d’émotions fortes, de sentiments débordant, de douleurs insoutenables. Même lorsqu’elle est blessée par l’attitude de Charles, le seul indice, ce sont ses larmes (qui ne coulent même pas) au bord de ses yeux rougis.

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Et quel est le but dans tout ça? Nous parler de la difficulté d’aimer en temps de guerre? De la difficulté du deuil? De la douleur d’un amour qui n’est pas réciproque? Comment le dire? Le film se passe de manière linéaire et monotone. L’héroïne a cette sorte de mélancolie des gens que l’on a envie de secouer et le scénario coule comme une rivière tranquille.

Au final j’en ressors sans forcément me dire « bon sang, deux heures de perdues » mais sans me dire non plus « oui c’était pas mal »!! D’où la difficulté de mettre une note car le film est tellement fade sans pour autant être ennuyeux à l’extrême que je ne saurais dire si 10/20 est trop bon ou trop sévère. Je me passerai donc de note pour cette fois et conseillerais juste, peut-être, d’aller voir autre chose…

Note de Séréna Gosling: 10/20

« Je trouve dommage que la bande annonce soit si bien faite par rapport au film en entier. Finalement, ce genre de film attire par ça et derrière… rien. On attend la fin avec impatience en se demandant « mais comment ça va se finir? » et on se demande « mais bon sang pourquoi ce titre ». Ce qui finalement, occupe pendant les longues scènes d’ennui. Il n’y a pas que des scènes mornes c’est vrai mais j’ai été déçue, quoi que surprise par la fin, c’est déjà ça. Mais le film tourne en rond, c’est plat, linéaire, limite déprimant ».

2 réflexions sur “L’odeur de la Mandarine

  1. robertpattinsonmaispresque

    Rien que le titre du film, comme seul le cinéma français (ou le ciné pseudo indépendant/intello new-yorkais) peut en pondre, donne pas forcément envie…
    Toi aussi, crée ton titre de film :
    « Le parfum de la pistache » (l’histoire d’un enfant rejeté par les autres mais qui rencontre un vieux monsieur, grand amateur de pistaches, les deux êtres sans repère se redonnant mutuellement la joie de vivre. »
    « Le saumon remontait le torrent » (Un parisien à qui tout réussit fuit un burn-out imminent pour retrouver les valeurs de la vraie vie à la campagne auprès d’un vieux -oui, encore !-, ancien artiste de renom qui a suivi le même chemin que lui, des années auparavant)
    « Un coeur dans une boîte de raviolis » (Bérengère est une working girl trop lolilol au coeur d’artichaut qui ne rencontre que des salows, jusqu’à tomber sur Adam, un vrai mec bien mais souffrant d’un syndrome de Gilles de la Tourette. De moments trop choupi en quiproquo mdr à souhait, la comédie française à son top pendant 1h30 !)

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