Par Annataouais
Synopsis: C’était avant qu’elle ne devienne Wonder Woman, à l’époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s’écrase sur l’île paradisiaque où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu’elle doit enrayer la menace. En s’alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.
Bon alors là ça ne va pas être simple. Ou peut-être si, un peu trop. Je n’ai jamais caché ma préférence pour Marvel et mon dédain pour DC Comics. Et bien mon dédain s’est transformé hier en profond mépris. Et ce grâce à Wonder Woman.
Je ne m’attendais pas à aller voir une merveille au cinéma mais quand j’ai su qu’il faisait 2h20, je me suis mise à espérer qu’il y aurait au moins de la qualité. Le film commence avec l’enfance de Diana, alors ok il faut bien qu’on remonte à la genèse de l’héroïne. Et belle surprise, nous n’avons pas n’importe qui pour la former: Robin Wright et, pour jouer sa maman, Connie Nielsen. Les deux actrices sont absolument sublimes et montrent une cinquantaine rayonnante. Elles sont malheureusement affublées d’un accent ridicule, peut-être parce qu’il fallait bien leur donner une particularité (ben ouais, elles vivent pas dans notre monde hein. Alors un accent germanico-latin pourquoi pas).
Jusqu’ici tout va bien. C’est sans compter les trucages grossiers qui s’enchaînent et les fonds bleus dégoûtants. Mais passons. Les cascades et autres figures de combat sont bien chorégraphiées, on comprend pourquoi les Amazones sont de féroces guerrières.
Puis v’la qu’un gros balourd de soldat américain (Chris Pine) débarque dans cet endroit enchanteur (vous savez comment vous? Parce que nous non) et vient tout foutre en l’air. Oui parce qu’il ramène une flopée de méchants derrière lui (sinon ça serait pas drôle). Du coup, notre chère Diana, qui a été abreuvée de justice, d’amour et du sentiment qu’il faut tout faire pour la paix, elle se dit que c’est pas choupi choupi cette guerre qui ravage le monde des Hommes. Il serait p’têt bien temps que quelqu’un aille mettre un peu d’ordre là dedans et tuer celui qui a perverti les Hommes: Arès.
Ben du coup elle prend son p’tit sac et elle se casse avec le « beau » (j’insiste sur les guillemets) Steve pour aller tous nous sauver et restaurer l’amour dans le monde. Sur le principe c’est beau hein. Mais passons. De fait, elle va se retrouver en plein Londres de la première guerre avec des choses qu’elle ne connaît pas. On a alors l’éternel passage du « c’est quoi ça » et « oh un bébé!! » ou encore l’essayage de robe (c’est pas que sa quasi nudité qui gène les londoniens de l’époque mais bon faut pas déconner).
Mue par un désir de paix dans ce joli monde, elle veut absolument qu’on l’amène au front, persuadée qu’Arès ne se cache pas loin (ben ouais, les Hommes ne sont pas capables de se détruire seuls, de se haïr, c’est forcément le coup d’un dieu farceur, quel fripolin ce Arès). Du coup, à force d’image héroïque (Diana, grande, sculptée dans un cors de rêve, avance, fière et forte sur le champ de bataille) on voit l’équipe de Steve/Diana aller foutre une raclée aux allemands alors que le front stagne depuis un an (mais elle est trop forte, je vous rappelle que c’est une Amazone ok?).
Pour le coup, les scènes de combat (au corps à corps, pas les scènes de guerre) sont très sympas et bien filmées. La réalisatrice a dû suivre le cours « ralenti pour les nuls » à la fac parce que pour le coup, on en a en veux-tu en voilà. Ça permet de bien décomposer les actions mais arrive un moment où on se dit « bon, meuf, on a compris que t’avais trouvé la touche « slow motion » mais du calme ok? ».
Evidemment une pseudo histoire d’amour va naître entre Diana et Steve mais elle est tellement mal construite qu’on n’y croit pas une seconde! Non seulement il n’y a pas de scène de sexe (excusez-moi mais quand on a une osmose entre deux personnages, qu’on sent leur amour inconditionnel, on aime bien voir leur passion au pieu), mais en plus ils s’isolent dans la chambre juste pour montrer à Diana ce que ça fait de coucher avec un mec (parce que la nana a les 12 volumes de « comment se faire plaisir sans mec » donc forcément elle sait pas). On a connu plus glamour.
Forcément, à un moment, elle va bien se confronter aux vrais méchants. Le Kaiser et Arès (oui, malgré les 2h20 de film, la meuf, elle perd pas son objectif de vue). Je vous passe le ridicule des situations (et le fait que même les allemands parlent anglais entre eux et que quand Steve débarque déguisé en allemand dans un gala, ça ne choque personne que le mec ne parle pas allemand), je ne voudrais pas vous spoiler! Mais en tout cas, pour en arriver là, vous avez des scènes qui s’étiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiirent dans un ennui le plus profond, un manque cruel d’humour et d’intérêt. Les personnages ne vous inspirent même pas la moindre amitié tellement ils sont clichés et fadasses. J’en suis venue à espérer m’endormir pour que le temps passe plus vite mais j’avais bu un café alors… J’en suis venue à passer une demi heure à penser à ce que j’allais prendre au resto.
Côté jeu d’acteur ben les pauvres ils font ce qu’on leur demande. On ne peut pas dire qu’ils jouent mal, Gal Gadot est convaincante (et sublime, disons-le. Quand je pense qu’elle a mon âge, je me dis qu’on a pas été gâtées par les mêmes fées au berceau xD) et Chris Pine (que je n’aime pas vraiment), a un petit air de Brad Pitt dans Rencontre avec Joe Black quand il joue le désespoir. Mais à part ça, l’humour est plat, l’osmose entre les deux tout aussi plat et le tout est entouré d’un voile de ridicule.
Pourtant on nous l’a bien vendu ce film. Tout comme Batman vs Superman, à grand renfort d’annonces en tout genre, en nous montrant peu à peu cette belle actrice qui allait remplacer l’icônique Linda Carter (petit clin d’oeil à mon papa qui était fan de ses beaux yeux bleus), à coup de bandes annonces plus ou moins alléchantes.
Mais je pense que le gros défaut de DC comics c’est son univers. Plus dark (il n’y a qu’à voir les BD Batman), ça aurait pu fonctionner. Mais à mon sens, pour retranscrire à l’écran, il faut une bonne dose de dérision et d’héroïsme léger. Dans les Marvel (avec les héros à part comme avec les Avangers), on a une mythologie propre (même si on peut faire référence à Odin et d’autres divinités existantes) mais avec des histoires originales et qui ne tiennent pas seulement de ce qu’on connaît « dans la vraie vie ». Thor est bien souvent ridicule, Stark est arrogant mais attachant. On peut reconnaître que Captain America est chiant comme la pluie, certes. Mais les Avengers rattrapent le coup avec un esprit d’équipe et un humour toujours présents. J’ai parlé des Gardiens de la Galaxie: 1 et 2 et on ne présente plus Deadpool.
L’erreur (à mon sens) de DC Comics c’est de vouloir coller à la réalité et à la noirceur de notre monde. On se base sur des événements réels (les guerres), sur des mythologies connues aussi (Grec notamment) et on essaie d’incorporer des héros. Si Marvel pompe la mythologie scandinave, il créé aussi tout un univers nouveau, avec une idée originale: si dans nos gènes, nous en avions un qui nous donnait de supers pouvoirs, qu’en ferions-nous? Serions-nous acceptés par ceux qui ne l’ont pas? Quid du bien et du mal? Quand vous regardez un Marvel, il y a forcément ce monde que l’on connait (les années 70 dans les x men, les ghettos dans Deadpool et j’en passe) mais le tout est toujours matifié d’un aspect irréel. On sent qu’on n’est pas dans le même monde.
Dans Wonder Woman donc, puisque c’est notre malheureux sujet du jour, on a la grande guerre avec un Kaiser bien réel (même s’il sniffe des trucs bizarres), des avions bien réels, des soldats et des tranchées bien réels et une nana en combinaison rouge moulante qui débarque sans que ça étonne personne pour tout péter. Je dis non!! Ses réactions sont ridicules, son sens de la justice ridicule (oui les gentils sont là pour sauver l’humanité mais les missions qu’elle se donne et comment elle les défend, sont ridicules!!!). Je me suis retenue de partir parce que nous étions accompagnées mais si j’avais été seule, je n’aurais pas subi ça une minute de plus.
Et je retiendrais, pardon si je vous spoile LA phrase du film ce grand moment de ridicule (comment ça je suis redondante, excusez-moi mais ça n’est pas de ma faute): quand Wonder Woman se met très très en colère pour une raison que je n’expliquerais pas et qu’elle nous sort un magnifique « I believe in love », le regard perdu dans le lointain. MAIS AU SECOURS VOUS ÊTES EN TRAIN DE M’ACHEVER!!!
Alors c’est décidé. Même si j’aime les films d’action. Même si j’aime les films de super héros. Même si j’aime les films de supers héros où il y a de l’action. Je n’irai plus voir de DC Comics. Ils m’ont eu avec Batman vs Superman. Avant ça avec Superman. Maintenant avec Wonder Woman. Je refuse de me faire de nouveau avoir par la Justice League même si la bande annonce est bien faite. Vous êtes tous témoins de ma promesse aujourd’hui!!! DC comics c’est fini!!!!!
Si vous avez retenu le mot clé de cette critique, vous aurez compris que le film est tout simplement RIDICULE. Et comme le résume très bien mon cousin, on aurait pu choisir de nommer le film Wonder Merde.
Note: 1/20 (parce que Gal Gadot est quand même vachement belle).
Note de Séréna Gosling: Séréna étant toujours au pays des rêves et n’aimant toujours pas les films de super héros, elle me charge de vous dire qu’elle refuse de critiquer ce film car il atteint un tel niveau de nullité qu’il en est incriticable. Je situe sa note entre 0 et -45. Et pour le coup vous pouvez la croire.